Bilbao BBK live Festival 2022 review

N’ayant pas de disponibilités pour Primavera, j’ai décidé (enfin avec les copains) d’opter vers un autre festival de musiques en terres espagnoles ou plutôt en terres basques à Bilbao, le BBK (pas Bareback festival hein).

Festival axé sur le rock à sa création en 2006 (avec une programmation allant des Cure à Alt-J en passant par Depeche Mode ou Gorillaz), le festival s’est ouvert davantage vers l’électro, la pop et nous allons le voir vers le reggaeton !

C’est donc parti pour 3 jours de festivals et autant de nuits sans sommeil ! Oui car contrairement aux festivals de chez nous, le festival se finit au petit matin vers 7h pour être exact et il a pas toujours été aisé de tenir mais chut j’en dis déjà trop !

Dia 1

Arrivée à Bilbao, la logistique du festival se met en place. Il faut savoir qu’il faut aller récupérer son bracelet en ville dans différents spots pour pouvoir prendre la navette qui nous emmène sur les hauteurs de la ville où a lieu le festival. Petit conseil, prenez une location pas très loin des lieux de dépose de la navette pour éviter de mettre plus d’une heure trente pour rentrer. L’application du festival est top et permet de recevoir des notifications pour sa sélection de concerts, d’avoir un réseau social pour rencontrer les autres fans des groupes ou les membres présents communauté LGBTQ (mieux que Grindr !).

On découvre les 6 scènes du festival, on part vers la scène clubbing à 19h pour aller voir Perel, dj et productrice allemande dont j’avais bien aimé quelques titres sur son opus « Jesus was an alien ». Elle faisait ici un live très minimaliste, un dj set avec un micro, un peu déçu mais cette scène est magnifique comme ancrée dans une clairière avec une énorme boule à facettes. Mais le son est beaucoup trop fort pour nos petites oreilles.

On part voir les filles de Coach Party qui assurent un show honnête pour les quelques titres vus.

Ça sera au tour de Placebo ensuite dont on n’attend pas grand-chose tant les derniers concerts avaient déçu. On ne va pas être original, on est assez déçu de la prestation de Bryan qui ne dégage rien du tout, qu’on a connu plus en forme. À part 2 ou 3 titres, aucun véritable tube pendant le set.

LCD Soundsystem

Il est 23h, l’ambiance est enfin là, it’s New York o’clock ! C’est l’heure de LCD Soundsystem ! Depuis le temps que je voulais les voir, James Murphy et sa bande ne déçoivent pas, l’alchimie entre les membres du groupe est palpable, on sent qu’ils se font plaisir et ça se ressent dans le public. Ils nous font danser, sauter comme jamais avec leur rock teinté d’électro (ou l’inverse ?).  On reconnait des notes de Kraftwerk par ici et Nancy Whang s’amuse même à chanter du Yazoo (Don’t Go). La claque de la soirée qui m’épuisera direct !

Il est 1h, on se dirige vers la sortie en restant plusieurs minutes devant le concert de Caribou qui ne déçoit pas avec une mise en scène efficace, des lasers pour mettre en avant leur dance music bien efficace. Le groupe est content d’être là et ça se voit.

Les prochaines soirées s’annoncent riches, nous rentrons nous économiser !

Dia 2

Après une visite au Guggenheim, rendez-vous sur le site pour une petite claque queer qui fait du bien ! Concert de Lynks totalement fou. Accompagné de ses deux danseuses, l’anglais nous assure des chorégraphies boys bandiesques avec pas mal de second degré. Son electro pop est bien efficace ! Lynks est une créature avec un masque aux fortes inspirations de Leigh Bovery. Il a collaboré à l’album punk rock de la sensation du moment Franck Carter & The Rattlesnakes et a même fait une reprise de Courtney Barrett, Pedestrians at best.

Planningtorock

Le BBK live se queerise follement ce vendredi et ça fait du bien et donc on enchaine avec Planningtorock. J’aurais aimé en dire du bien tant j’aime les chansons, les remixes et la démarche de l’artiste mais la formule platines micro ne convainc pas malgré le sourire de Jam Rostron. On s’ennuie malheureusement rapidement. Curieux, on va voir la fin de Supergrass et on tombe sur Alright, le tube brit pop des compères et ça fait du bien !

Killers

Je laisse les copains dans un coin et me rend aux premiers rang pour le concert des Killers ! Le premier album Hot Fuss de 2004 et Sam’s Town ont longtemps été en boucle dans mes oreilles. Le show est énorme. On peut détester facilement Brandon Flowers et sa bande tant ils en font des caisses dans le côté rock’n’roll de stade ou Vegas style mais moi j’adhère entièrement. Brandon est souriant, il saute partout. Je l’affectionne particulièrement car il a côtoyé les Pet Shop Boys et il a même samplé Bronski Beat dans son album solo I can change. Les 25 000 spectateurs du festival semblent être tous là, c’est une vraie folie, un pur show qui fait du bien !

Il est temps d’aller voir Mykki Blanco et d’être malheureusement déçu de la prestation tant le son est mauvais. Mykki en fait des tonnes mais le public ne semble pas convaincu, c’est dommage.

L’artiste belge le plus formidable du moment fait son entrée, place à Stromae. A l’instar des Killers, Stromae sait faire le show et sait se montrer généreux avec son public qui reprend en chœur les tubes de l’artiste, ça marche !

Le vendredi se termine avec une très bonne surprise avec le live de Tommy Cash. L’estonien possède un charisme fou et assure un show diablement explosif avec son hip hop teinté d’happy hardcore et d’eurodance. Je saute comme un foufou, j’ai 20 ans !

Il va être 4h, faut rentrer !

Dia 3

Dernier jour de festival, on profite de la journée pour déambuler dans le vieux Bilbao, on veut prendre notre temps tant on sait que la soirée sera longue. On arrive sur le site du festival vers 20h45. On arrive en plein live d’une chanteuse espagnole qui semble avoir méchamment plagié Balance ton quoi d’Angèle.

Pendant ces 3 jours, on a été halluciné de la proposition en groupes pop, variété espagnole proposée et le public est grave au rendez-vous.

On se place devant pour le gros concert du festival avec les Pet Shop Boys ! Mon groupe fétiche qui va arriver à me faire pleurer.

Pet Shop Boys

Les garçons ont toujours aimé mêler beats ( beat beat beat my heartbeat) et éléments graphiques pour notre plus grand plaisir. Les différents tableaux nous font voyager à travers les années. Ce concert est un pur best of entre morceaux électro et tubes 80s ! Le mash up Losing my mind (qu’ils ont également offert à Liza Minnelli) et Always on my mind est une tuerie, je mouille ma culotte !

L’apothéose du concert arrivera avec Go West et It’s a Sin.  Neil Tennant (avec ses 68 ans !) assure même si on regrettera que sa voix ne soit pas toujours mise en avant.

L’ironie a toujours été un point fort du groupe, finir leur concert avec « Being Boring », pour dire qu’ils ne seront jamais ennuyants (14 albums pour le groupe) est un joli clin d’œil pour la suite.

L’ironie nous poursuivra entre un concert d’une chanteuse végétarienne perturbé par de fortes effluves de viande grillée. Déjà que les food trucks étaient assez chers (15 euros le burger sans frites…) et de qualité médiocre, mais assister à la performance de MIA avec l’odeur de graillon berk !

Show assez décousu, on commence à danser sur un titre et c’est déjà le suivant (les titres durent parfois à peine 2 min), pour un set d’une durée de 45 min, pour une star comme MIA en tête d’affiche, on attendait beaucoup beaucoup plus.

Après MIA, place au roi du reggaeton avec J Balvin ! Avec des collaborations allant de Beyonce à Rozalia, le colombien est devenu très populaire dans le monde entier. Si quelques titres sont bien efficaces, l’ensemble est réservé aux initiés tant les chansons sont très très répétitives. Il est néanmoins intéressant de voir la foule en délire devant le show ! On appréciera que le chanteur s’éloigne des clichés latinos et s’entoure de créatures, sortes de bonhommes Michelin ou Cetelem, genre non apparent et créatures non sexualisées.

Peaches

3h10, on est encore là (la magie du Redbull ?), place à la reine, Peaches !!!! 3e fois que je vois le show de la canadienne et je suis toujours autant surpris et émerveillé par elle et ses performers. Quel show, de la guitare, de la batterie, du rock du rock du rock !!! C’est l’anniversaire de son 1er opus « Teaches of the Peaches » et tous les titres y passent. La foule avec une bonne majorité de gens queers est en délire, on saute, on danse et parfois on est juste en admiration devant les chorégraphies des créatures vaginesques, les solos de la guitariste.

Ironie encore après le show de Peaches…On sort de là et fini les vagins place à la zizi parade. Les mecs n’ont même plus la décence de se cacher pour pisser et pissent tels des cleps sur les poubelles, les stands en plein milieu du festival alors qu’on peut très bien s’isoler et pisser aux extrémités du festival le long du grillage pour faire prendre l’air à popaul.

Enfin, on se demande quand même comment on a tenu ! Très bon cru que ce festival, on retournera à Bilbao !

Yoann