Il faut bien avouer qu’UTOPIA, le dernier album de Björk, n’est pas vraiment facile d’accès. La structure de chansons, le manque de mélodies faciles et l’instrumentation à la flûte, n’en fait pas un album grand public. Alors, quand elle annonce comme seule date française, un festival, j’ai un peu peur. Pas forcément pour sa performance, mais plutôt pour le public, qui n’aura pas écouté le fameux album et qui sera composé certainement en grande partie de novices. Le pari était osé pour Björk, sachant qu’elle allait comme à son habitude privilégier les nouveaux titres plutôt que ses anciens succès, puisqu’elle ne souhaite pas que les spectateurs viennent pour participer à une sorte de karaoké (selon ses termes).
Nous voilà donc à We Love Green en ce dimanche ensoleillé. Une courte vidéo nous présente ce qu’est UTOPIA, une envie que le monde dévastateur s’harmonise avec la nature, en prenant exemple sur les accords de Paris qui sont selon elle une utopie. Cela renforce même le choix de se produire d’un festival « écolo ». Le décor est kitch à souhait. Composé d’un plateau central qui tourne sur lui-même, d’un mélange fausse plantes et d’une partie du rayon jardinage d’une grande surface. Avec les projections et les lumières, on trouve ça presque beau. Accoutrée comme une patineuse artistique tout droit débarquée d’un épisode de Cosmos 99, elle enchaîne les nouveaux titres et distille savamment quelques tubes, dont Isobel et Human Behavior. La magie opère, Björk fascine son auditoire autant par sa voix, que par sa présence, son énergie est communicatrice. Elle enflammera la scène pendant 1h15 pour notre plus grand plaisir. Alors, pour reprendre ses mots : « Merci bien »