Marina And The Diamonds – Froot

Indie pop Vs mainstream pop ? Qu’est-ce qui distingue la pop « indé » de la pop « mainstream », est-ce le snobisme ou juste une affaire de producteurs ? Elie Goulding était il y a plus de 5 ans, encensé par la blogosphère indé (Pitchfork, etc.) ; elle est depuis au sommet des charts avec son Dj producteur Calvin Harris (lui-même qui était avant icône pop indé avec son Acceptable In The 80s). Même nos copines d’Haim deviennent copines avec Calvin et c’est plutôt pas mal foutu…

Marina And The Diamonds a déboulé dans le paysage pop « indé » en 2010, en étant élu par la BBC deuxième révélation musicale après Elie Goulding. 9/10 par NME, pour son premier LP complètement barré, The Family Jewels. Marina et ses bizarreries vocales si attachantes se frotte à Cyndi Lauper (Girls), n’hésite pas à employer des chœurs complètement grandiloquents à la Sparks (Mowgli’s Road).

En 2012, les producteurs DiploDr LukeBenny Blanco se penchent sur son berceau et sont à l’origine de la schizophrénie ambiante du 2e opus de Marina, Electra Heart. Un album de pop efficace (sans Guetta ouf !) qui lui permet de se faire connaître du plus grand nombre, en particulier aux US, en première partie de la tournée de Katy Perry.

En 2015, Marina revient un peu plus dans la « clandestinité » avec Froot. Finies les multiples collaborations, Marina décide de travailler avec un seul producteur, David Kosten (connu pour son travail avec Bat for LashesEverything Everything ou encore Owlle).

Un album bien plus cohérent qu’Electra Heart, Marina revient à ce qu’elle fait de mieux. De la pop où elle se la joue diva, bitch, victime, sur des rythmes accrocheurs, des paroles toujours mordantes, teintées d’ironie.

L’album s’ouvre sur la ballade Happy. Un choix surprenant pour un premier morceau, qui commence par un ton assez désespéré mais au fur et à mesure, la chanson devient lumineuse. Marina semble se dévoiler et ses différentes harmonies vocales font prendre à la chanson une autre tournure, son envie d’espoir et de liberté est avouée.

La piste éponyme de l’album est peut-être celle qui illustre mieux ce désir hédoniste et de liberté (« Living la dolce vita… »). Froot est véritablement le tube de l’album avec sa production up-tempo et ses sonorités synthé « so 70s » (voir le clip ci-dessous).

On retrouve aussi de jolies pépites pop à l’image de Blue, à la production rythmée, aux paroles mordantes, teintées encore d’émotions ambivalentes, de mélancolie et d’hédonisme : « Gimme love, gimme dreams, gimme a good self esteem… I don’t wanna feel blue… »

Le rock s’invite sur Forget, chanson qui se révèle être une catharsis pour Marina, « I’m gonna leave the past behind, I’ve had enough, I’m breaking free« .

Froot n’a peut-être pas la fraîcheur et les sonorités folles du premier opus, il contient moins de tubes dansants qu’Electra Heart mais il est assurément l’album le plus honnête et le plus cohérent musicalement de Marina And The Diamonds.

Le plaisir qu’a pris Marina à faire cet album est communicatif  à chaque écoute et finalement sa musique n’a pas besoin d’étiquettes (indie pop, pop mainstream, électro pop…).

Label : Neon Gold Records / Atlantic Records

–> Marina And The Diamonds sera en concert au Trianon, le mercredi 13 mai !