Jack White – Boarding House Reach

Pour la sortie de son 3ème album solo, Boarding House Reach, Jack White n’est pas épargné par les critiques. “Folie des grandeurs”, “ridicule”, “supplice”, rien que ça ! C’est donc avec un peu d’appréhension que j’ai commencé l’écoute.

Connected by Love, le premier single, est un titre pure Jack white, pas de grande surprise, une ballade bien ficelée. Le second titre Why walk a dog semble suivre la même voie. Pour l’instant, je ne comprends pas l’agacement des critiques.
Puis arrive Corporation, un jam de plus de 5mn. Un synthé funky, des percus, une rythmique dansante, Jack White fait du funk ! “I think about starting a corporation, who’s with me ?”. J’en suis ! C’est entêtant, groovy et agréablement déroutant. Hypermisophoniac avec le travail sur la déformation de la voix, la guitare stridente, le piano qui s’acharne poursuit le trip funk sous acide, un jam qui part dans tous les sens. Et ce ne sont pas Ice Station Zebra, Over and Over and Over, Respect commander ou Get in the mind shaft qui changeront la donne, et c’est tant mieux, ça fait du bien un peu de folie. Surtout quand c’est aussi bien fait.
Oui, Jack White brouille les pistes, la guitare n’est plus la colonne vertébrale de sa musique, le blues-rock n’est plus sa seule arme. Oui, ça peut faire penser à du Prince, du Stevie Wonder, même parfois à du Queen grandiloquent, mais peut-on lui reprocher de vouloir se renouveler, de faire quelque chose de différent ? Non. Il a su oser, ne pas rester pas dans sa zone de confort, c’est ça aussi créer et être un artiste. “My mind is blowing”, la mienne aussi.
Avec What’s done is done et Humoresque, on revient à des morceaux plus classiques, du blues comme il sait le faire, pour terminer l’album en douceur et peut être ne pas contrarier complètement son auditoire.
Je l’ai écouté plusieurs fois à la suite, je suis toujours perdu. C’était quoi ce synthé ? C’était quand ce truc bizarre avec sa voix ? C’était quoi ce solo de guitare ? Je vais le réécouter encore et encore et encore pour savoir.
Label: Third Man
Franck