C’est en début d’année que la nouvelle est tombée, « Kate Bush se prépare à sortir un nouvel album ». Nous n’y avons pas cru. Nous avions patienté 13 longues années avant la sortie de son précédent album, Aerial , avec la peur qu’elle ait pris sa retraite sans nous prévenir. Alors l’idée, qu’à peine 5 ans pus tard, elle puisse revenir sur le devant de la scène était une vraie surprise.
Cette annonce fut suivie d’une petite déception. Le disque à venir serait une relecture de « Sensual World » et « The Red Shoes« . La polémique était lancée, pourquoi retravailler des anciens morceaux et ne rien sortir de neuf ? Le communiqué de presse se voulait tout de même rassurant, Kate travaille aussi sur des nouveaux titres. Nous pouvions donc profiter de cette sortie comme un bonus inattendu et finalement plutôt bien venu. Il faut avouer que les 2 albums revisités ne sont pas ses meilleurs. Étouffés par trop de production et un son trop 90’s, une mise à jour pourrait donc être une bonne chose.
Quelques semaines plus tard, la sortie du single « Deeper Understanding » ne faisait pas non plus l’unanimité. Si l’on redécouvrit avec plaisir un texte visionnaire pour son époque (l’obsession d’un homme pour son ordinateur), la production n’a pas plu à tout le monde et notamment en ce qui concerne l’utilisation de cette voix robotique (vocoder ou auto-tune ?) qui semblait déjà datée. Mais moi, je fus conquis immédiatement par ce titre. La seconde partie me combla de plaisir et me donna confiance pour la suite: Kate est toujours aussi folle et créative.
L’album est maintenant disponible et en voici un petit aperçu. Les morceaux sont quasiment tous plus longs, Kate prend son temps pour nous faire apprécier ses compositions.
Flower of the Mountain: Les arrangements sont assez proches, la voix a un peu changé, mais la principale nouveauté est liée au fait qu’elle ait pu enfin enregistrer cette chanson avec le texte d’Ulysse de James Joyce comme elle l’avait toujours souhaité, alors qu’à l’époque les droits lui avaient été refusés.
Song of Solomon, Lilly & the Red Shoes: La façon de chanter est très différente, les chœurs sont très appuyés, ce qui donne un coté plus puissant sur la seconde partie des deux titres.
This Woman’s Work & Moment of Pleasure: Ces deux titres gagnent en intensité, ici l’instrumentation est réduite à son minimum, avec le moins d’effet possible afin de mettre en évidence le piano et la voix.
Never be Mine: C’est un peu similaire aux deux titres précédents avec plus d’arrangements tout de même.
Top of the City & And So Is Love: Ce sont les deux titres pour lesquels cette nouvelle version est la moins évidente, si ce n’est pour les chœurs sur « And So Is Love« , ce sont d’ailleurs les seuls dont la durée n’a pas été augmentée.
Rubberband Girl: C’est la plus grosse surprise de l’album, et je ne sais pas dire encore si j’aime ou non. C’est une version plus rock et plus dépouillée mais malheureusement il n’y a plus tous les délires vocaux de la version d’origine.
Le Director’s Cut n’a pas fini de tourner en boucle dans la platine, car il ne faut tout de même pas oublier que le principal plaisir à tout ça c’est d’écouter encore et encore la voix inimitable de celle qui a inspiré toute une génération d’artistes.
Label: Fish People / EMI